Participez à la mission d' écovolontariat « PastoraLoup » Programme associatif de soutien au pastoralisme en zones à loup
Le
programme PastoraLoup est l'action phare de l'association FERUS Ours-
Loup- Lynx- Conservation.
FERUS
est née en 1993 de la fusion du groupe Loup France et d'Artus.
L'association œuvre pour la réhabilitation et la conservation des
grands carnivores en France.
L'objectif
est de promouvoir et faciliter la coexistence entre les activités
humaines et les grands prédateurs.
Le
programme PastoraLoup est soutenu par l'Union européenne dans le
cadre du projet LIFE Nature: LIFE COEX 2004-2008 « Améliorer
la coexistence entre les grands carnivores et l'agriculture en Europe
du sud ».
L'action PastoraLoup c'est :
- une
aide à la surveillance des troupeaux ovins (et quelques caprins
laitiers) en zone à loup dans l'arc alpin, (mission « historique »)
sur les exploitations ou en alpage.
- des
chantiers d'aménagements pastoraux : création ou rénovation
d'équipements pastoraux (parcs, cabanes) qui facilitent la mise en
œuvre des pratiques de pâturage moins vulnérables.
Une action concrète au cœur de la problématique.
Les
écovolontaires PastoraLoup contribuent sur le terrain à un appui
technique auprès des bergers, en renforçant la présence humaine
permanente autour des troupeaux. Au delà le programme permet un
espace d'ouverture et de dialogue dans une problématique
conflictuelle.
Quelle est la mission du bénévole?
Si l'on
s'engage sur le volet aide à la surveillance des troupeaux, la
mission principale du bénévole en alpage est la surveillance
nocturne des troupeaux (il s'agit d'installer son campement
auprès du troupeau).
Durant
la journée, il sera amené à effectuer des activités annexes
comme: nourrir les chiens, aider le berger, informer des randonneurs
(il n'y en a pas partout), déplacer les parcs mobiles,
ravitailler la cabane en eau, en bois, etc.
Il
n'est pas question pour le bénévole de « remplacer «
le rôle du berger, mais bien d'apporter une aide complémentaire:
les éleveurs qui participent au programme sont déjà dans une
démarche active de protection de leurs troupeaux face au risque de
prédation (chiens de protection, gardiennage effectif par un berger
et/ou un aide berger, parcs de regroupement nocturne. Ces mesures
sont adaptées à la configuration de chaque exploitation ou alpage,
ainsi leur combinaison varie d'un éleveur à un autre.
La
présence bénévole répond principalement au besoin de dissuasion
« passive » mais en cas de menace ou de pression de
prédation plus marquée, le bénévole participe activement au pic
d'activité de l'alpage (comptages du cheptel, constats, mesures
d'effarouchement, )
Où?
Dans le
sud est de la France, principalement dans l'arc alpin, dans les
départements du 04, 05, 06, 38, 73 chez des éleveurs ovins ou
caprins sédentaires, en alpage avec les transhumants.
Quand?
De
mai à novembre. Il est parfois difficile de satisfaire les demandes
des éleveurs en automne où les bénévoles sont généralement
moins nombreux qu'en été. Pourtant l'arrière saison reste agréable
dans les Alpes du Sud. Et on peut participer aux descentes d'alpages.
Pendant combien de temps?
D’une
durée comprise entre 7 et 15 jours en moyenne, mais rien ne vous
empêche de rester 3 semaines où 1 mois si vous le souhaitez.
Comment participer?
Pour une
première prise de contact, un stage de sensibilisation préparatoire
d'une durée d'une semaine est proposé aux bénévoles, avant de
partir en mission proprement dite. Ce stage est réalisé sur une
exploitation chez un éleveur partenaire, avec des intervenants
extérieurs et le coordinateur PastoraLoup. Au programme: découverte
du milieu pastoral et montagnard, information sur le « dossier
loup », la problématique prédateur- pastoralisme et les
moyens de protection.
Le programme a fêté en 2008 ces 10 saisons d'existence
Petit
bilan:
15 à 20
éleveurs partenaires chaque année
40 à 60
bénévoles chaque année qui se succèdent sur les alpages.
Le
programme bénéficie de la reconnaissance des partenaires, qui sont
satisfaits et fidélisés. Le retour est donc positif.
Retour d'expérience:
Quand
j'arrivais sur l'alpage pour ma deuxième mission d'écovolontaire
PastoraLoup de la saison, le coordinateur du programme me conduit
sur la zone ou j'allais dormir durant 15 jours auprès des
brebis et il me dit: « la semaine dernière en accompagnant au
même endroit la bénévole précédente à la tombée de la nuit, on
a entendu des hurlements au fond des gorges ». Il y a une
meute de loups cantonnée sur ce massif depuis plusieurs années. Ces
profondes gorges bordent le versant de pins à crochet et la
petite clairière au sommet ou se trouve la « couchade »
des brebis. Il y a un millier de brebis, 4 chiens patous,
une tente, une torche, la cabane du berger est à une vingtaine de mn
en dévalant la pente. Nous sommes début octobre, à 2000 m
d'altitude, quelque part dans le massif du Haut Verdon à ¾ d'heure
de piste de la civilisation. Entrée en matière...

C'est la
première journée et j'accompagne le berger pour mener et garder les
brebis sur le parcours. Ce « quartier » de montagne
est constitué en grande partie de pâturages sous foret. Ce sont des
bois clairs de mélèzes où la végétation herbacée peut pousser.
Le « mélézin » est la formation végétale dominante
dans les Alpes du sud. Le berger me présente « sa montagne »
en me disant à peu prés ceci: « cette montagne est difficile
à garder de part sa géographie, ici, les versants sont raides et
escarpés, il y a pas mal de dénivelé: conséquence: Parfois un
groupe de 10 ou 20 brebis se sépare du reste du troupeau ( du moment
qu'ils sont plusieurs à se suivre, pas de problème pour lâcher le
gros des troupes ), et choisit une autre sentier minuscule, un autre
passage pour remonter le ravin, disparaissent sous les arbres, et
décident de brouter ailleurs, changent de versant et passent la nuit
sur une autre zone. Les chiens de protection ne peuvent pas se
diviser à l'infini pour accompagner toutes les échappées belles,
qui vont se retrouver seules, sans aucune protection. C'est là que
le loup entre en scène...
Je
n'ai pas « espéré » voir ou croiser le loup durant le
temps ou j'exercerais « mes fonctions » de gardiennage du
troupeau.
Le loup
était omniprésent sur cette montagne durant toute la saison
d'alpage. Mon séjour a été ponctué d'attaques répétées en
dehors de la zone de couchade que j'occupais en gardiennage.
Du
coup, au programme de la journée: compter les brebis, et
parcourir la montagne à la recherche des vautours et des corbeaux:
ce sont souvent eux qui donnent les localisations des brebis mortes.
Accompagner l'agent de l'ONCFS chargé d'établir le constat
d'attaque pour les indemnisations.
En
dehors des « taches » de ma mission: randonnées et
observations naturalistes dans le massif, s'occuper des ânes
également en alpage, préparer un repas à la cabane, aller chercher
de l'eau.
Je me
souviens du berger qui me raconte une après midi sa rencontre avec
« la bête » en quasi face à face au détour d'un mélèze
en pleine journée, il dit « j'ai pensé: c'est une bête
magnifique, son regard puissant, son pelage...quelques instants
d'hébétement, et puis j'ai gueulé et jeté des pierres pour lui
faire peur ».
Chaque
mission est une expérience différente et unique. L'immersion est
totale. Quelque soit sa position, son avis sur la question, sa
connaissance du sujet au moment de monter sur l'alpage, la
possibilité de se mettre en situation dans le vif du sujet est une
chance! C'est une occasion unique de sortir des clichés et des idées
reçues.
En
résumé en participant à PastoraLoup on pourra trouver:de belles
montagnes, des observations naturalistes multiples et
quotidiennes, des discussions animées, parfois des tensions, de
l'incompréhension de part et d'autre, mais aussi de la complicité,
de la convivialité, des rencontres qui ne peuvent pas laisser
indifférent , des bergers et des éleveurs plus ouverts que d'autres
(des bénévoles aussi), des idées à apporter (si on en a), un
coordinateur de programme engagé et efficace, des écovolontaires
qui deviennent aide-berger, la fête de la transhumance, des
histoires de moutons, de loup et de bergères. Des réponses à
certaines questions et de nouvelles questions à se poser,
l'occasion de revenir l'année prochaine. En bref il y a des idées
qui circulent et c'est bien là l'objectif principal de PastoraLoup.
Contact
pour renseignements et inscriptions:
Coordination
pastoraLoup
Tel:
07.86.20.18.80
pastoraloup@ferus.org
FERUS :
www.ferus.fr
Carine
Delmas
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